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L'amour est une maladie ordinaire : espérant que la mort nous sépare...


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François Szabowski est un grand malade. Son dernier livre vous en persuadera sans qu’il soit besoin d’en faire la recension ici. Or, la beauté glaciale de ce jeune blondinet en slip kangourou, quatre fois reproduit sur la couverture lance un message terrible : mourir ou aimer, il faut savoir choisir.

Et de toute évidence, le mannequin slip kangourou n’a, lui, toujours pas tranché.


Alors voici donc l’histoire d’un jeune homme d’amour transi, pour une représentante du sexe opposé, qui semble le lui rendre avec vigueur, affection, tendresse et beaucoup d’alcool. Parce que l’imbécile heureux qui a prétendu pouvoir vivre d’amour et d’eau fraîche était assurément chez les AA.
Donc Marie est amoureuse, sans s’être encore déclarée, mais son Jules, qui en réalité se nomme François, ne s’accommodera pas de cette virulence qui l’habite, de ce monde qui l’emporte. L’amour, c’est top, mais uniquement s’il est définitif, absolu : pour ce faire, une seule chose, mourir. François se mettra donc en quête d’une mort qui punaisera Marie à leur amour, comme un papillon à un tableau de chasse.
Le plan est brillant, l’agence tout risque n’aurait pas osé l’avoir. Mais n’aboutira pas : le suicide ne fonctionne pas, et François se retrouve à devoir trouver une solution alternative. Et la fuite en avant se prolonge, laissant Marie sans nouvelles, et pour autant, sculptant l’esprit à chaque rencontre plus encore, d’un François parti pour séduire, aimer, être aimé... et disparaître
Quand la première phrase d’un roman – mieux : la première moitié de la phrase ! – débute par « Les Parisiens sont des têtards », le chroniqueur se mord la lèvre de plaisir. Surtout quand le phrasé du roman va nous embarquer avec l’humour et toute l’absurdité dont le personnage fera preuve.
François est un imbécile heureux, mais malheureux, et qui nous précipite dans les rues de la capitale, errant sans vraiment d’envie, mais avec beaucoup d’alcool. Difficile, même pour un homme, de trouver la moindre trace de sympathie vis-à-vis du personnage, qui exaspère plus qu’à son tour.
Et pourtant, le roman se déguste comme une gourmandise sucrée amère, une sorte de sauce aigre-douce, où l’on navigue entre l’ire et la joie permanente. Enjoué et déprimant, hilarant et consternant, c’est le roman de l’ambivalence : on adhère ou on déteste. Dans tous les cas, c’est servi sur un plateau, avec une langue vivante.
L’amour est une maladie ordinaire – François Szabowski – Editions Le Tripode – 9782370551238 – 17 €
 

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